Culture
Retour30 mai 2023
« Y’a pas juste Montréal, il y a les régions aussi. » - Isabelle Berrubey
LITTÉRATURE

©Photo : Le Laurentien – Marthe Saint-Laurent
Isabelle Berrubey à la bibliothèque Jean-Louis-Desrosiers, Mont-Joli.
Marthe Saint-Laurent | redactionrimouski@medialo.ca
L’auteure de neuf romans médiévaux, Isabelle Berrubey, présente son deuxième essai, « Pourquoi je déteste Montréal ». Plaidoyer sur l’importance de la vie et la culture en région.
Est-ce sa formation de biologiste conjuguée à sa carrière d’enseignante qui incite Isabelle Berrubey à utiliser la littérature pour dénoncer des situations ? « Pendant la pandémie, j’ai commencé à regarder davantage la télé et je me suis demandé pourquoi on avait plus de nouvelles de Montréal que de chez nous. J’ai constaté que plus ça allait, moins on avait de nouvelles de chez nous », précise l’auteure.
Écrit sur le vif, Isabelle avoue avoir pris des notes en écoutant et en regardant les informations d’où elle a tiré des données, des faits qui sont devenus la base de son essai. Rien n’a été inventé contrairement au côté romanesque de ses romans.
Aucun retour d’ascenseur
« Et quand il y a des événements littéraires, moi je n’ai rien contre le fait qu’il y a des gens qui viennent d’ailleurs pour venir présenter quelque chose, c’est correct, mais il n’y a pas de retour d’ascenseur. Les auteurs d’ici ne sont pas invités à aller à Montréal ou dans d’autres régions pour présenter leurs œuvres », déplore l’essayiste.
Elle confie n’avoir jamais habité à Montréal, mais ses fréquents séjours lui ont suffi pour en tirer une lecture claire de l’injustice de situations à plusieurs égards et pas uniquement au niveau de la culture. L’auteure émet le souhait que Montréal reconnaisse l’apport des gens des régions qui ont déserté leur terre natale pour aller travailler dans la métropole du Québec.

« Que Montréal ne fasse pas seulement tirer son épingle du jeu, mais dise : je ne suis pas juste Montréal, parce que je me suis fait alimenter aussi avec les autres autour. » -Isabelle Berrubey
Le constat de la native de la vallée de la Matapédia, née d’une famille d’agriculteurs, utilise la comparaison entre Montréal et les régions avec humour autant pour le système de la santé que pour celui des travaux publics. Tiré de son essai : « J’ai peut-être une solution à une partie de vos problèmes de congestion, ainsi qu’au besoin de réparer nos routes en région. Il paraît que 27 % de vos cônes orange ne sont pas utilisés. Ils encombrent inutilement certaines de vos artères du centre-ville. Envoyez-les-nous ! On doit en manquer, ce qui expliquerait pourquoi les chantiers routiers sont si peu nombreux dans nos secteurs. »
Prochain ouvrage
Bien avant de prendre sa retraite de l’enseignement, l’écriture était déjà une évasion pour Isabelle Berrubey. La créativité occupe une place importante dans sa vie puisqu’elle dessine et qu’elle peint. Mais comment passe-t-on de la science à l’écriture ? La principale intéressée répond : « Ça prend une discipline pour écrire comme il y a une discipline pour la méthode scientifique pour faire les rapports de labo. »
En 2012, l’auteure publie son premier essai, Le monde appartient aux crétins, dans lequel 16 thématiques réunissent des éléments considérés comme étant crétins selon son point de vue. « Ce deuxième essai cherche à réveiller les consciences », mentionne Isabelle.
La romancière privilégie l’écriture romanesque et laisse monter les idées. Ainsi elle conclut : « J’ai trois ou quatre histoires de romans policiers, des polars, qui me trottent dans la tête depuis un certain temps. Ce n’est pas l’imagination qui manque, mais il faut qu’il y ait un thème qui sorte en premier. »
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